02 août 2007

Tour du Mont Perdu

Randonnée de trois jours depuis Gavarnie.

1/Fiche technique
Randonnée réalisée du 30 juillet au 1er août 2007, avec Lionel.

Départ : Gavarnie, alt. 1360
Point le plus haut : Mont Perdu, 3355
Difficultés : couloir de Tuquerouye ; montée au Col du Cylindre depuis le lac glacé (passage d'une cheminée en I sup) ; échelle des Sarradets au retour.
Intérêt : est-il besoin de le préciser ?
Dénivelée : 3500 m.
Durée : 20h, hors pauses
Vitesse moyenne de montée (m/h) : ~300
Vitesse moyenne de descente (m/h) : ~450

2/Le récit
2.1. De Gavarnie au refuge de Tuquerouye
Départ de Gavarnie, les sacs lourds mais le coeur léger. Ce qui nous attend nous met en joie ! Direction le Refuge des Espuguettes (2027) puis la Hourquette d'Alans (2430) que nous atteignons un peu moins de trois heures après avoir quitté le village.



De là, descente sur environ 200m puis on repart globalement à plat (quelques montées et descentes pour viser les deux Bornes qui signalent la montée vers la Brèche de Tuquerouye).

Après un repas méridien sous les deux Bornes, nous attaquons le fameux couloir, totalement pratiquable sans passer sur la neige. Il ne me paraît pas si difficile que cela, mais les conditions aident, c'est sûr ! Arrivée au Refuge (2666) à 13:20. La vue sur le Mont Perdu est tout simplement superbe. Nous posons nos sacs et décidons à la fois d'y faire une petite sieste avant d'attaquer les deux Astazous et d'y dormir pour la nuit !

Deux heures de repos plus tard (il est quasiment 15:30), nous partons vers les Astazous. Le vallon suspendu qu'il faut remonter est particulièrement éreintant : chaos rocheux, chemin mal tracé, quelques névés peu sympathiques... Néanmoins, nous réussissons à gravir le Grand Astazous (3071).


De là, redescente vers le Col Swan (2964) puis l'on part sur la face Nord du Petit Astazou par une vire d'abord facile puis assez impressionnante. Tellement même que nous nous rendons compte que nous avions dû rater quelque chose quelque part : cette vire ne mène nulle part ! On rebrousse donc chemin pour trouver, au début de cette fameuse vire, un petit cairn indiquant un bref passage d'escalade facile (II inf ?) permettant de rejoindre le fil de la crête. En la remontant, il faut 5 minutes à peine pour fouler le sommet (3012), d'où la vue est imprenable sur le Cirque de Gavarnie ! Un coup de fil pour rassurer nos proches et l'on repart vers le col d'Astazou (2951). Du col, le sentier paraît plus évident qu'à la montée mais nous nous fourvoyons en restant versant sud de ce fameux vallon suspendu. Nombreux zigzags, peu de cairns, bref, je conseille de rester sur le versant Nord, même à la descente...

Arrivée au refuge de Tuquerouye à 19:30 pour le repas du soir !

Nuit tranquille : nous étions 6 à dormir dont Julien, un jeune que nous avions croisé sur notre HRP en 2005 !

2.2. Du Refuge de Tuquerouye au Refuge de Goriz, en passant par le Mont Perdu
Lever pas très matinal, petit déjeuner puis départ vers le Mont Perdu. Lionel n'est pas en forme! Aïe... On décide de contourner le Lac Glacé par la gauche, l'expérience de la veille au retour des Astazou nous ayant refroidi sur l'intérêt de passer de l'autre côté. Le contournement nous paraît assez long. Il nous faut en effet quasiment une heure depuis le Refuge de Tuquerouye pour démarrer la montée vers la cheminée du Col du Marboré.
Le sentier qui y mène est assez croulant, en plein soleil, mais on résiste. Des trois cheminées pratiquables, nous décidons d'emprunter celle de gauche, réputée plus facile. D'ailleurs au-dessus de nous, au niveau de la cheminée de droite, deux randonneurs dont l'un fait malencontreusement tomber son sac 50 mètres plus bas... Dommage.
Au pied de la cheminée, même Lionel, pourtant pas toujours à l'aise dès qu'il s'agit de poser les mains, la trouve "faisable" (c'était sa seule hantise).

3/Quelques photos

Le couloir de Tuquerouye :


Le Mont Perdu de la Brèche de Tuquerouye :


Le Mont Perdu, depuis le Lac Glacé :

Le couloir Swan, du Col du même nom :


Les sommets du Néouvielle, au couchant, depuis la Brèche de Tuquerouye :


La montée finale au Mont Perdu :


Le profil :
En résumé, le bilan :
Jour 1 : 2100m de dénivelé positif (Gavarnie => Tuquerouye par la Hourquette d'Alans, puis les deux Astazou en A/R depuis le refuge) et 800 négatif.
Jour 2 : 1000m de dénivelé positif (Tuquerouye => Mont Perdu par le Col du Cylindre et l'Etang glacé du Marboré => Goriz) et 1500 négatif.
Jour 3 : 700m de dénivelé positif (Goriz => Brèche de Roland => Gavarnie par l'Echelle des Sarradets) et 1500m négatif.

3 commentaires:

  1. Anonyme2:23 PM

    Très jolies photos et surtout bel itinéraire !!

    Bonne continuation ;-)

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  2. Anonyme9:09 PM

    bonjour pourriez vous me dire si il est necessaire de prendre crampons piolets et cordes pour cette randonnée debut juin merci

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  3. Anonyme9:43 PM

    Bonjour
    Réponse rapide : oui !
    Réponse développée : disons qu'avec ce qu'il est tombé comme neige cet hiver, à moins d'une canicule printanière... il en restera beaucoup beaucoup début juin. J'identifie particulièrement 3 passages nécessitant un équipement de ce type (et je ne parle là que du circuit que j'ai réalisé) :
    1. le couloir Tuquerouye qui est exposé au nord et dont la pente est assez raide sur les 100 derniers mètres. Sans crampons, ce n'est pas faisable. Le refuge se situe au niveau de la brèche, il est petit mais très agréable. La redescente vers le lac est raide mais exposée sud, vous pouvez donc espérer que seuls quelques névés subsisteront.
    2. La cheminée (identifiable sur mes photos) qui permet de prendre pied sur le glacier du Mont Perdu. Lorsque je l'ai franchie, le rocher était sec. Enneigé, je pense que les crampons voire la corde sont indispensables.
    3. Troisième difficulté, sous le col du Cylindre, côté lac glacé. C'est exposé au sud, mais s'il y a de la neige, c'est assez exposé (à-pic). Crampons indispensables.
    Pour le reste, la ferraille peut servir mais elle n'est indispensable que pour au moins ces 3 moments.
    Et j'ajouterais même, toujours par rapport à mon parcours, deux autres "dangers" potentiels :
    - l'arrivée à la Brèche de Roland : nous sommes passés par le pas des Isards qui, sec, ne pose aucune difficulté majeure mais qui peut être impressionnant enneigé.
    - la descente par l'Echelle des Sarradets : là encore, à sec, pas de difficulté. Mais enneigé, la pente peut être rendue dangereuse d'autant que c'est par endroits assez exposé.
    Pour résumer (ouf!) : si j'avais le choix, en 2009, j'attendrais juillet pour faire ce parcours. Cela limiterait le risque de voir de la neige partout (les altitudes sont assez élevées pour ce tracé) et donc soit de devoir renoncer en cours de randonnée soit de perdre un temps fou.
    Mais si je n'avais pas le choix, je prendrais bien les crampons, le piolet et le brin !
    Bien cordialement.

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